Comme une pierre qui tombe
Gallimard, 1964
Roman
Chamson dépeint une chute inexorable, un lent avilissement, avec parfois, quelques éclairs de lucidité foudroyante. Ce personnage d’alcoolique qui fut un des espoirs du canton, promis à la députation ou à la carrière littéraire, garde même dans ces moments les plus lamentables une certaine forme de grandeur, un sens de la formule, un goût des mots, qui permet à l’auteur de déployer une virtuosité brutale qui n’est pas sans faire penser à celle d’un Céline. Roman sombre mais au ton libre, aux idées riches et qui pourrait se résumer dans cette question finale : à quels fils invisibles tient ce que l’on nomme un destin ?
À propos de …
Chamson par …
« La réussite est incontestable. Comme une pierre qui tombe ne cesse de requérir l’attention, tantôt par le brio, tantôt par l’émotion, tantôt par l’intérêt d’un cas psychologique remarquablement suivi. »
Pierre Bost, lettre du 12 juillet 1964 :
« Ton Jean Manuel qui enjambe les années et les guerres et tant de choses, est présent comme un homme et comme un récit. »
André Chamson, « Avant-propos » de Comme une pierre qui tombe :
« Comme une pierre qui tombe ? N’est-ce pas le symbole le plus simple du mythe de la chute et l’histoire de Jean-Manuel n’est-elle pas comme un écho affaibli de ce mythe à travers lequel, depuis des millénaires et, sans doute, pour longtemps encore, les hommes ont cherché ou chercheront une explication de leur destin.
En réalité, l’image est peut-être trop violente pour bien exprimer ce qu’elle veut dire. Une pierre tombe trop droit et trop vite. La chute de Jean-Manuel est plutôt semblable à celle d’une feuille morte qu’à celle de la pierre qui siffle en fendant l’espace. Mais, feuille ou pierre, ce n’est pas l’objet qui tombe qui importe. Feuille ou pierre, l’homme perdu plonge dans l’abîme et c’est cet abîme qu’il faut mesurer. »
Éditions
Repris in Suite pathétique, Paris : Plon, 1969.