Les Quatre éléments

Grasset, 1935
Nouvelles

Quatre éléments - Grasset 1935
Quatre éléments - Grasset 1935
En 1935, alors que Chamson, en pleine fièvre politique, est en train de créer le journal, Vendredi, il publie ces quatre nouvelles d’une très grande fraîcheur, en lien direct avec son expérience de la montagne. Elles renvoient à des thèmes fondamentaux de la condition humaine pour lui : la conquête du langage (« Le pouvoir des mots »), l’opposition entre la brutalité et la pitié (« La bête blanche  »), la compétition entre enfants  (« L’ennemi ») et les premiers émois amoureux (« L’étrangère  »).  

À propos de …

Chamson écrit L’Aigoual, suite à une commande de Jean-Louis Vaudoyer pour les « Portraits de la France ». Immergé dans ses souvenirs d’enfance, il continue à plonger dans le passé et écrit dans la foulée, ces quatre nouvelles, «souvenirs personnels racontés à la première personne. […] Le monde est véritablement ce qu’il est dans ce livre. Sa poésie n’est pas celle d’un monde imaginaire. L’ennemi, la bête blanche et l’étrangère ont réellement existé. ». Chamson y adopte un « ton plus libre » qui doit « sans doute sa liberté à Tabusse et à L’Auberge de l’abîme. De la confession comme un antidote au puritanisme ou à la raideur montagnarde. » (Devenir ce qu’on est)

Cet ouvrage déclenche l’enthousiasme d’André Gide, de Roger Martin du Gard et d’André Maurois. Chamson le considérait comme très important et l’aurait mis volontiers en tête de son œuvre comme une explication d’ensemble « dans la mesure où la petite source peut expliquer la rivière » car tous les autres romans, même ceux écrits avant « sortent de ces impressions, de ce premier rapport avec le monde » (Entretien à la radio avec Frédéric Lefèvre, 1935).

En fait, cette œuvre a rencontré avec un temps de retard un immense succès et il a été traduit dans de multiples langues, notamment en japonais avec un titre qu’appréciait Chamson : « Le vent, le soleil, la montagne et la rivière. »

Chamson par …

Gide, lettre du 12 janvier 1936, reprise dans la NRF, n° 270, 1er mars 1936.

« C’est le cinquième livre de Chamson que je lis. À chaque fois, je suis, d’abord, saisi par le ton si particulier de sa voix : je n’en connais pas aujourd’hui qui sonne plus juste. Il y a, dans les rapports secrets entre les sensations, les sentiments, les pensées et les mots, une sorte d’honnêteté, à laquelle je me laisse prendre aussitôt. Oui, j’aime le son de sa voix : rude, âpre, parfois, sans être jamais rauque, avec de subites tendresses comme involontaires et tempérées par une sorte de virile pudeur. […] Ah, Chamson, lorsque je vous entends parler de la “modulation spéciale, de ce chant intérieur logé entre la nuque et la gorge” et dont j’entends en moi l’écho, quel regret m’emplit de n’avoir pas eu quinze ans en même temps que vous, de n’avoir pas couru avec vous, en vous tutoyant, par les sentiers abrupts de la montagne. »

Éditions

Édition originale, Paris : Grasset, 1935 (Avec L’Aigoual)
Nouvelle édition, Paris : Grasset, 1945.
Repris in Suite cévenole,Paris : Plon, 1966.
Précédé de Roux le bandit, Paris : Rombaldi, 1973.
Repris in Le Livre des Cévennes, Paris : Omnibus, 2001.
Dernière édition : Lons-le-Saulnier : Éditions la Belle Étoile, 2021

Éditions en langue étrangère

A mountain boyhood, traduit par John Rodker, Londres : J. Lehmann, 1947.
De fire Elementer, traduit par Karl Hornelund, Copenhague, Gyldendal, 1949.
Oude wegen en jonge mensen ( drie novellen ), traduit par L.A. Le Jolle, Delft : Gaade, 1955.
Bergwasser, traduit par Georges Schlocker, Stuttgart : Artemis-Verl, 1961.