Quatre mois. Carnet d’un officier de liaison.

Flammarion, 1940
Journal de guerre

Quatre mois. Carnet d'un officier de liaison - Flammarion 1940
Quatre mois. Carnet d'un officier de liaison - Flammarion 1940

Chamson, capitaine de réserve, s’est engagé volontairement dès la déclaration de guerre en 1939. Il a rejoint l’armée d’Alsace, sous le commandement du général Bourret. Mis à la disposition du plus jeune général de l’armée, de Lattre de Tassigny, il fait la liaison entre le P.C. et les avant-postes. Il consigne dans ce carnet ses quatre premiers mois de guerre : sa rencontre avec les hommes de rang, le rapport à la mort, ses impressions et ses réflexions sur la guerre…

À propos de …

Il s’agit d’un carnet que Chamson a tenu pour lui, dans un premier temps, quelques minutes par soir. Ni vraiment un « carnet de route », ni « un journal », dit-il dans l’avant-propos. Mais au fur et à mesure des jours, il se prend à y exposer des réflexions d’ordre plus général et même à « composer », au lieu de noter de façon télégraphique les faits à retenir – « On est toujours repris par son métier » –, ce qui explique sa publication.

Ce texte, court et de type autobiographique, est intéressant car les propos, égrenés au fil des jours, renseignent sur des éléments d’ordre personnel : ses angoisses paternelles (« J’ai fait un petit mot pour la Rique. Une fille de treize ans est un lourd fardeau moral pour un soldat. […] Hitler peut nous voler à nos filles. Un maillon de la chaîne sera rompu »), son état de santé et l’épuisement, suite aux longues courses dans le froid ainsi que la confrontation entre le commandement et les avant-postes (« L’exemple est grand à l’échelon où l’on sait. Il est plus grand encore à l’échelon où l’on subit. Je navigue, chaque jour, de l’un à l’autre. Je prends les deux leçons, non pas différentes dans leur fin, mais par leur atmosphère, leur pathétique. Car, si toute leçon s’adresse à l’esprit, en ligne, aux avant-postes, c’est par la chair qu’on apprend. » Il fait également le point sur ses engagements. Lui, le pacifiste convaincu, a accepté la guerre, par fidélité, « pour suivre le destin des hommes » et craint par-dessus tout une « mauvaise paix » (« Ceux qui veillent dans les trous d’eau et de boue, aux avant-postes, n’ont aucune espérance dans cette paix sans solution, dans cette paix par laquelle rien ne serait résolu, mais par laquelle tout serait remis en question. […] La paix a perdu de son efficace ».)

Chamson par …

Chamson : « Des notes prises au jour le jour, pendant les quatre premiers mois de la guerre, sur le front d’Alsace. Comme Tyrol et Rien qu’un témoignage, c’est le livre de raison d’une expérience au jour le jour qui ne manque pas de pathétique. Cet agenda met un terme à cette seconde période de ma vie d’écrivain. Les événements allaient s’ouvrir sur l’apocalypse provisoire et devenir autre chose que des événements quotidiens. »

Éditions

Édition originale, Paris : Flammarion, 1940.
D’un carnet de route d’un officier de liaison, in NRF, LIV, n° 317, 1 février 1940, p. 174-183.
Repris in Les Livres de la guerre, Paris : Omnibus, 2005.

Édition en langue étrangère

A liaison officer’s notebook, traduit par John Rodker, Folios of new writing I, Spring 1940, p. 45-48.