Histoires de Tabusse
Éditions des Cahiers libres, 1928
Récits
Cet ouvrage est composé d’une douzaine d’histoires mettant en scène Tabusse, un personnage truculent, farceur, libre, vivant en marge de la société, contre tout ce qui enchaine. Le cadre est toujours celui des Cévennes « qui tend à devenir le point sacré de [la] géographie littéraire » de Chamson.
Pour lui, Tabusse est un « Hercule rustique, cabochard et bonhomme, […] demi-dieu de canton, […] héros dont la gloire est à la mesure d’une grande journée de marche et dont les hauts faits alimentent les narrateurs de village ». (Devenir ce qu’on est)
À propos de …
Chamson s’est inspiré de plusieurs personnages réels ayant vécu du côté de l’Espérou dont au moins trois d’entre eux : un berger-poète qui s’appelait Tabusse et qui habitait une cabane au col du Minier ; Birenque, une force de la nature, dont la légende a fourni la plupart des histoires de ce livre ; Toto, bâtisseur et chasseur de sangliers à l’Espérou. Mais aucun n’était véritablement le Tabusse imaginé par Chamson, dans lequel se dessine la figure du héros intemporel, rebelle et libre, attaché à la terre, à la montagne, à la forêt.
Chamson qui s’est amusé à écrire cet ouvrage le considérait comme un « divertissement d’été, une fête villageoise, un intermède de danses, de chansons et d’histoires fantastiques ». Le livre fut salué par la critique et bien accueilli par ses amis écrivains, ce qui l’agaçait car il acceptait mal qu’on mette cette œuvre au-dessus du Crime des Justes, jugeant son livre « au peu d’efforts qu’il [lui] avait coûté ». (Devenir ce qu’on est).
L’ouvrage a été adapté à l’écran en 1948, par Jean Géhret. Ce film a été restauré en 2020 (dispositif d’aide à la restauration et à la numérisation par le CNC).
Voir le dossier sur le film ici.
Chamson par …
Roger Martin du Gard, lettre du 28 novembre 1928.
« Bravo… L’inoubliable Tabusse, saoul comme un régiment qui fait le tour de la salle en administrant des raclées, et qui porte en haut de son corps d’hercule, un sourire d’enfant qui joue de la flûte ! Chaque personnage est indiqué avec vérité et si justement qu’il reste lui-même jusqu’au bout. Et tant d’intentions savoureuses ! […] Ah, que j’aime ce langage dru, sonore, comme un chant épique, d’une seule et belle coulée, fait pour être lu à haute voix. ‘’Le Char”, c’est le genre chef-d’œuvre. »
Éditions
Édition originale, avec un portrait de l’auteur par F. Salvat, Paris : Éditions des Cahiers libres, 1928.
Paris : Horizons de France, 1930 (Collection Champs).
Paris : Mercure de France, 1948. Nouvelle édition avec une préface inédite
Repris in Suite cévenole, Paris : Plon, 1966.
Repris in Le Livre des Cévennes, Paris : Omnibus, 2001.
Édition en langue étrangère
Alan Roberts, New-York : Odyssey Press, 1965.